40% des cancers pourraient être évités par une meilleure alimentation

panier de nourriture dans un centre commercial

Selon les chercheurs, une prévention au cancer est possible en cuisinant autrement. Les explications !

Pourquoi l'alimentation peut-elle être responsable de cancer ?

L'alimentation, outre son rôle nutritionnel, nous apporte, notre vie durant, une foule de composants qui peuvent intervenir à différentes étapes de la formation des cancers. Les effets de certains de ces composants peuvent être défavorables {comme l'alcool notamment), d'autre. C'est le cas des aliments riches en antioxydants : vitamines, A.E.G, sélénium…

Mais un cancer peut mettre entre dix et trente ans avant d'apparaître. Il faut donc que les agents préventifs, comme l'alimentation, agissent, de façon répétée, sur une longue période.

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Quelles sont les preuves scientifiques de ce que vous avancez ?

Tous les experts s'appuient sur de très nombreuses et importantes études. Mais certains cancers sont plus dépendants de l'alimentation que d'autres, comme le cancer colorectal, le cancer de l'estomac, de l'œsophage, de la prostate et celui du sein.

Aux États-Unis, des chercheurs ont comparé les habitudes alimentaires classiques des Américains avec celles de certaines communautés. Par exemple, les mormons, vivant dans l'Utah, qui ne consomment ni alcool, ni tabac, ni café, ni thé et qui mangent peu de viande ont moins de cancers que la population américaine classique.

Selon une étude anglaise, les femmes britanniques, nées après la Seconde guerre mondiale et qui ont de 55 à 60 ans aujourd'hui, sont moins victimes de cancer du sein que celles nées avant guerre. L'explication : après guerre, en raison du rationnement, la viande étant rare, ces femmes se nourrissaient surtout de céréales, de fruits et qui ont un effet protecteur contre le cancer.

Quels sont les aliments à éviter ?

On accuse en général une alimentation déséquilibrée : trop riche en viande, en graisses animales, en produits laitiers et en sucres. Sans oublier l'alcool, dont la responsabilité est nettement engagée dans l'apparition des cancers du larynx et de la bouche, surtout s'il est associé au tabac.

Les gros mangeurs, qui peuvent être aussi des buveurs excessifs, et les jeunes mangeurs pressés, se nourrissant surtout de pizzas, de quiches et de viennoiseries arrosées de sodas, sont les plus à risque. Ce type d'alimentation est trop riche en graisses et en sucres, et trop pauvre en fruits et légumes frais.

Et ceux à privilégier ?

Une alimentation à orientation méditerranéenne, composée surtout de légumes, de fruits mûris au soleil, de poissons, d'huile d'olive, de fromage de chèvre ou de brebis, et de pain complet. Ajoutez-y, si vous le souhaitez, un verre de vin rouge au milieu de chaque repas car le vin rouge, bu en petites quantités, joue aussi un rôle protecteur contre le cancer.

Tout au long de l'année, il faut veiller à manger, chaque jour, 400 à 800 g de fruits et de légumes variés. Pensez aussi souvent aux légumes secs et aux céréales complètes. Limitez la consommation de viande rouge au profit de la viande blanche et du poisson. Évitez les charcuteries et limitez l'alcool à un verre de vin rouge par repas, soit un quart de litre de bon vin par jour.

Crus ou cuits, lesquels sont recommandés ?

D'abord, il faut préférer les produits frais. Certains peuvent être mangés crus (tomates, salades), d'autres cuits à température modérée. Je recommande la cuisson à la vapeur douce, qui permet de conserver un maximum de vitamines ainsi que le goût.

Il faut éviter les modes de cuisson trop violents, comme les grillades et les barbecues qui entraînent la formation d'hydrocarbures dont certains, à la longue, ont des propriétés cancérogènes. Cuire le poisson ou la viande au barbecue, de temps en temps, est très agréable et n'entraîne aucun risque, mais en faire une habitude est néfaste.

Mieux vaut éviter aussi de blanchir les aliments, ce qui les détériore, et de "déglacer une sauce", ce qui a l'inconvénient de récupérer des graisses et des produits plus ou moins toxiques, issus de la cuisson des viandes.

Que faire pour prévenir les cancers les plus fréquents ?

La moitié des cancers du sein (près de 42 000 nouveaux cas par an) pourrait être évitée en augmentant la consommation de fruits et légumes, en diminuant la consommation d'alcool et de graisses, le tout associé à une activité physique régulière et au maintien d'un poids équilibré.

Quelque 60 à 70 % des cancers colorectaux (plus de 36 000 nouveaux cas) pourraient être évités aussi par une augmentation de la consommation de légumes et de fruits, riches en fibres, une diminution de la consommation d'alcool, de viandes et de charcuteries et une activité physique régulière.

Le cancer du poumon a pour principal responsable le tabac. Mais son arrêt, associé à une plus grande consommation de fruits et légumes, dès le plus jeune âge, pourrait réduire le risque de plus de 50 %.

La moitié des nouveaux cas de cancer de prostate pourrait être évitée grâce à une moindre consommation de viande, de charcuteries et de laitages.

Tous types de cancers confondus, sur les 297 900 nouveaux cas déclarés, en France, environ 120 000 seraient évitables grâce à un changement d'habitudes alimentaires.

Après avoir été traité pour un cancer, doit-on surveiller son alimentation ?

Oui, bien sûr. Une mauvaise alimentation augmente les risques de récidive ou d'apparition d'un nouveau cancer. II est conseillé, si nécessaire, de modifier ses habitudes alimentaires : manger mieux et meilleur, boire peu d'alcool, manger plus de fruits et de légumes, moins de viande, plus de poisson, tout en faisant davantage d'exercice physique.

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