Dépression : comment s’en sortir sans médicaments ?

Souvent méconnue, elle entraîne un mal-être qui impose un soutien médical. Dans cet article, retrouvez la panoplie des solutions douces pour s’en sortir sans avoir recours aux médicaments traditionnels.

L‘identification d’un patient déprimé permet de le prendre en charge, de soulager sa souffrance, mais aussi de mettre en route une prévention et d’éviter la chronicité. Car la plupart des 56 personnes déprimées minimisent la dimension de leurs troubles.

Depuis une vingtaine d’années, les voies de recherche se développent ainsi que de nouvelles thérapeutiques sans médicaments. Elles ne s’adressent ce pendant qu’à certaines formes d’états dépressifs légers. Elles sont également prescrites en complément ou en relais d’un traitement médical. (Les antidépresseurs restent en effet incontournables en cas de dépression sévère.)

Différents moyens peuvent être proposés pour vaincre la déprime, le choix appartenant au médecin.

Comment la reconnaître?

Elle se caractérise le plus souvent par une grande fatigue notamment matinale, l’envie de ne rien faire, ¡a tristesse, l’insomnie, en particulier du petit matin.

Attention ! se lever aux aurores ne signifie pas toujours être déprimé.) Il existe une véritable disproportion entre la fatigue éprouvée et l’effort effectué, mais surtout une démotivation, une perte d’enthousiasme pour les activités autrefois les plus appréciées.

Parfois, ce sont des symptômes trompeurs qui amènent à consulter. Des douleurs (digestives, gynécologiques ou autres...) peuvent évoquer un état dépressif masqué si elles sont répétitives ou chroniques.

Pourquoi la déprime?

Le stress moderne, qu’il soit physique ou mental, est le grand responsable de la détresse émotionnelle. (Le corps et l’esprit sont inextricablement liés.) Par la décharge d’adrénaline qu’il entraîne, tout stress met en effet l’organisme en état d’hyper-vigilance, ce qui le rend performant jusqu’à une certaine limite seulement. Quand le stress est trop fort, qu’il s’agisse de petits événements répétés (menace de licenciement par exemple, difficultés au quotidien), ou d’un véritable choc traumatique (deuil, rupture, licenciement...), il devient impossible de le dominer. C’est l’épuisement qui s’installe, accompagné de troubles dus à une désorganisation de la faculté d’adaptation au milieu professionnel ou personne].

Repérer la cause

Le médecin généraliste est habituellement le premier sollicité.

Avant la mise en place de tout traitement, il va tout d’abord rechercher la cause du mal par une écoute attentive. Selon que la réaction de son patient à un événement lui paraît normale ou disproportionnée, il décidera de la conduite à tenir : mise en place d’un traitement, orientation vers un spécialiste (psychiatre, psychologue...)

  • Après un choc (licenciement, rupture, deuil) :
  • Quelquefois la personne s’estime elle-même assez forte. Elle parvient à faire le lien avec les événements et accepte de faire face à la situation d’une façon autonome. La déprime va se manifester par des symptômes essentiellement physiques (douleurs...) qu’il faudra traiter par un traitement symptomatique.
  • La personne souffre physiquement et psychiquement et elle n’est pas en mesure de faire face seule. Il va être nécessaire de la soulager par une thérapeutique adaptée (psychothérapie et autres moyens) car il existe un risque d’aggravation de son état.
  • S’il n’y a apparemment aucun facteur déclenchant, il faudra poursuivre les investigations.

Consciente ou inconsciente, il existe toujours une cause à l’état dépressif qu’il faut déterminer.

II existe des moyens de soigner en douceur des aspects stressants de l’environnement et du mode de vie. Quel que soit le traitement mis en place, il devra toujours s’établir un contrat thérapeutique entre le médecin et le patient.

La relation médecin-malade a en effet une importance primordiale dans la guérison de tout état dépressif. Dans la majorité des cas, la cause est relationnelle. Le médecin va servir d’outil de communication, il peut aider le patient à relativiser ses problèmes et, pourquoi pas, à désamorcer tin conflit. Il va également guider son patient vers une thérapie qu’il estimera appropriée.

Il ne se contente pas de faire une prescription, il va négocier avec son malade l’intérêt d’une prise en charge de ce type qui, sans son accord, n’aura pas l’effet attendu.

Les méthodes douces

Des techniques corporelles:

La relaxation

Elle permet de détendre son corps. L’apprentissage doit être très progressif. Un spécialiste apprend à décontracter ses muscles les uns après les autres (main, poignet, avant-bras...).

La gymnastique douce

Cet autre moyen de se décontracter apprend à mobiliser son corps sans effort.

Le principe de ces méthodes corporelles est de se concentrer sur une partie du corps afin de détourner son attention du reste qui se fait ainsi oublier.

L’hypnose Ericksonienne

Il s’agit d’auto-hypnose où les sujets apprennent à détendre la partie rationnelle du cerveau (le cerveau gauche). Ils peuvent ainsi mieux reconnaitre la partie émotionnelle qu’ils ressentent. Le but est la reprise de confiance en soi.

La sophrologie

L’objectif est d’obtenir une modification plus ou moins profonde de l’état de conscience d’un sujet. On réalise un isolement sensoriel (avec fermeture des yeux). Cette thérapie utilise différentes techniques psychosomatiques telles que la suggestion, la détente, 1e yoga...

L’homéopathie

Le traitement homéopathique a un effet positif d’autant plus efficace qu’il est entrepris tôt.

Il peut également être administré en relais après toute autre thérapie ou en prévention.

Le patient devra être suivi durant une période de six mois à un an afin de s’assurer qu’il n’existe pas de troubles annonçant une éventuelle rechute.

Un traitement symptomatique selon la cause :

  • Après un choc physique. Par ex: un accident corporel. Arnica 9 CH, Hypericum 9 CH, Natrum Sulfuricum 9 CH.
  • Après une peur ou une frayeur. Par ex : témoin d’une catastrophe. Opium 9 CH, Aconitum 9 CH.
  • Après un chagrin. Par ex : la perte d’un proche, à la suite d’une rupture sentimentale. Ignitia 9 CH, Natrum Muriaticum 9 CH.

Pour ce traitement symptomatique, 5 granules de chacun deux fois par jour. Matin et soir.

Un traitement du terrain, selon chaque type de sujet :

  • Sujet toujours frileux, méticuleux, tendant à l’obsession : Arsenicum Album en dose.
  • Sujet susceptible, méfiant, manquant de confiance en soi : Lycopodium en dose.
  • Sujet corpulent (homme) ou cellulitique (femme), avec dégoût de tout : Natrum Sulfuricum en dose.
  • Sujet avec alternance d’euphorie et d’abattement, surtout chez la femme, à la ménopause: Lachesis en dose.

Les médicaments sont à prendre en “dose” de 15 ou 30 CH une seule fois par semaine sans cesser les médicaments du traitement symptomatique.

L’acupuncture

Ce traitement souvent associé à l’homéopathie doit viser à rééquilibrer la perturbation psychosomatique. Elle permet, comme l’homéopathie, d’établir un relais au moment du sevrage après un traitement allopathique. Mais elle réalise également une prévention efficace.

L’acupuncture est pratiquée à raison de deux séances par semaine (deux semaines), une séance par semaine (deux semaines) puis tous les quinze jours pendant un mois. Enfin tous les deux mois. Le tout sur une durée totale de six mois.

Avant de dire qu’il y a guérison, il est important de s’assurer qu’il n’y a pas de rechute.

La phytothérapie

Elle peut être indiquée en complément des traitements par homéopathie, acupuncture, oligo-éléments.

L’oligothérapie

Le traitement par les oligo-éléments, associé à l’homéopathie, à l’acupuncture et à la phytothérapie, peut servir de relais lors du sevrage de médicaments allopathiques. En prévention, ils peuvent retarder l’échéance de leur prescription. Ils aident également à traiter les effets secondaires et fonctionnels des états dépressifs.

  • En cas d’hyperémotivité, irritabilité, agressivité, le Manganèse est l’oligo-élément le plus prescrit.
  • En cas de pessimisme et d’instabilité, il est souvent associé au Cuivre.
  • S’il existe une hypersensibilité aux bruits, une impatience avec l’entourage, des pleurs, une tendance à dramatiser : Manganèse et Cobalt.
  • En cas de désintérêt général : Cuivre-Or-Argent.
  • Si l’état dépressif est cyclique: Zinc-Cuivre et Lithium, en alternance un jour sur deux.

La nutrithérapie

La déficience de certains éléments nutritifs dans les aliments ou la dépense excessive de certains éléments peuvent être cause de carences exposant certains sujets à la déprime. La nutrithétapie réalise un complément alimentaire parfois indispensable au métabolisme cellulaire.

Sous forme de comprimés donnés en supplément d’un éventuel régime alimentaire, ce traitement peut être prescrit par certains médecins généralistes ou nutrithérapeutes. Un déficit en magnésium, par exemple, est reconnu générateur de stress.

La photothérapie

Indiquée dans les états dépressifs saisonniers (hiver surtout), il s’agit d’une simple exposition à la lumière qui remplacerait une partie des effets bénéfiques du soleil. Une journée ensoleillée dispense 50 000 à 100 000 lux, alors qu’à l’intérieur d’une maison le niveau de lumière moyen est de 200 à 300 lux. Les boîtes à lumière diffusent 10 000 lux. La durée d’exposition est variable (jusqu’à deux heures par jour pour certains). Son efficacité est généralement meilleure quand le traitement est effectué sous le contrôle d’un médecin.

Que peut la psychothérapie

De nombreuses méthodes sont utilisées. Elles peuvent accorder une certaine autonomie aux patients. La réussite du traitement tient à la justesse de l’indication et à la qualité relationnelle médecin-patient.

Des thérapies brèves

Leur durée oscille entre deux mois et un an. Mais ces thérapies pourront être prolongées ou remplacées par d’autres en cas d’échec. Effectuées par un médecin, elles sont prises en charge par la Sécurité sociale. Le rythme des consultations varie d’une fois par semaine à une fois par mois selon la méthode choisie. Elles s’adressent aux sujets ayant des problèmes ponctuels ou non dans leur vie quotidienne et privée, Il s’agit généralement de difficultés de communication avec l’entourage à l’origine de stress et de troubles psychosomatiques. Différentes méthodes sont utilisées.

De la plus simple à la plus complexe :

La psychothérapie de soutien

C’est tout simplement l’écoute. De nombreux médecins la pratiquent sans méme que le patient en soit conscient. Elle consiste pour le thérapeute à prendre en compte la souffrance du sujet et à dédramatiser la situation. Le patient se débarrasse de son fardeau dans le cabinet du médecin généraliste le plus souvent. La compréhension de son affection lui apporte un ré confort d’autant plus important qu’il a pris conscience du caractère curable de son trouble.

La psychothérapie de couple ou familiale

Elle est indiquée quand il existe des troubles relationnels.

L’incompréhension totale qui règne entre les protagonistes est à l’origine de troubles que le médecin peut résoudre. Selon les cas, ils seront reçus séparément ou ensemble. Un objectif est défini entre les partenaires et le thérapeute qui va donner des directives précises.

Elle s’appuie sur une thérapie systémique. Le système étant le lien qui existe entre un sujet et son environnement (conjoint, famille...). Autrement dit, pour obtenir une amélioration chez un patient, on va chercher à modifier l’interaction qui existe entre lui et son conjoint ou un autre parent. (En agissant sur l’un, on crée des changements chez les deux.) Dans ce type de thérapie, on ne s’intéresse qu’au conscient.

La psychothérapie cognitivo-comportementale

Seule, en plus d’un traitement médicamenteux ou en prévention, elle est réservée à certaines déprimes où l’anxiété est dominante. Elle aurait, dans certaines dépressions légères, un effet équivalent, voire supérieur à celui des antidépresseurs. Elle devra de préférence être effectuée par un médecin. Elle est indiquée quand il existe des perturbations cognitives (déformation des pensées) et/ou une personnalité caractérisée par la faible estime de soi.

Après recherche des événements déclenchant, elle s’intéresse aux conflits présents. Par des techniques d’activités programmées, elle apprend au patient à maîtriser son stress et les conflits, mais aussi à se déculpabiliser et à reprendre confiance en lui. Partant du principe que l’interprétation négative des événements par des pensées automatiques détermine l’état de déprime, l’objectif est de modifier le comportement responsable des troubles.

Tout comportement pathologique est appris selon les mêmes lois que les comportements normaux et peut être désappris de la même façon.

Le patient, assisté du thérapeute, va tenter d’interpréter ses sentiments et de les modifier. Cela va se faire progressivement.

Les pensées négatives sont notées, les distorsions cognitives repérées et des réponses rationnelles proposées. Cette méthode oblige le sujet à repérer l’illogisme de son fonctionnement mental. Puis s’installe par la suite un apprentissage qui permet d’éviter les rechutes. La durée du traitement est généralement de six mois, à raison d’une vingtaine de séances (une demi-heure à une heure) une à deux fois par semaine. Après le traitement, le patient est revu une fois par mois, puis tous les six mois.

Des thérapies longue durée

Psychothérapie psychanalytique

Le patient est face à son psychothérapeute. Cette thérapie utilise la méthode analytique, c’est-à-dire les associations libres (la personne dit tout ce qui lui passe par la tête) et le retour dans le passé. En parlant, le patient se délivre progressivement de ses pensées angoissantes refoulées. Le but est de découvrir sans brutalité, afin d’éviter un traumatisme, ce qui oppresse. C’est pourquoi cette thérapie exige beaucoup de temps. Le médecin ne pose pratiquement pas de questions. Il est toutefois plus présent que lors d’une psychanalyse.

Les séances ont le plus souvent lieu une fois par semaine et peuvent durer plusieurs années.

La psychanalyse

Elle est effectuée à la demande du patient en accord tacite avec le thérapeute. Allongé sur un divan, le malade dit tout ce qui lui vient à l’esprit tandis que le thérapeute, placé derrière lui, reste la plupart du temps silencieux.

Elle part du principe que tout trouble est la conséquence de conflits remontant à la petite enfance. Les souvenirs enfouis profondément, non directement accessibles à la conscience, constituent l’Inconscient. La cure psychanalytique consiste à les extraire, à les revivre émotionnellement au rythme du patient et à les interpréter. Les séances ont généralement lieu deux à trois fois par semaine sur plusieurs années, ce qui exige un investissement important.

3 réactions à Dépression : comment s’en sortir sans médicaments ?

  • Je suis dépressive depuis 2 ans suite à un deuil et une rupture sentimentale merci de m’aider

  • idem, j’ai perdu 4 membres de ma famille et n’arrive pas à me relever – je vous comprends c’est une maladie et non entourage ne comprend pas – juste ils nous disent il faut aller de l’avant
    on se réfugie dans le sommeil, gout à rien, meme pas envie de se laver ou d’affronter l’extérieur

  • Je suis dépressive suite à mon licenciement à venir j’ai 51 ans bientôt et très angoissé déjà de nature j’ai peur tout le temps merci de m’aider

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