Moyen-Orient : La cyber-guerre est déclarée

Sur le Web, des opérations de piratage à grande échelle sont lancées par les différents protagonistes du conflit au Moyen-Orient. Et dans ce domaine-ci, le Liban peut compter sur la solidarité des « flibustiers » arabes.

Depuis que la guerre est une science, c’est-à-dire depuis toujours, les moyens de communication de l’adversaire sont les cibles prioritaires qu’un stratège digne de ce nom s’emploie à démanteler.

Pour détruire le Hezbollah, il fallait commencer par isoler ses diverses composantes et empêcher toute transmission d’informations entre la tête et la base, et toute propagande du « parti de Dieu » en direction de la population.

Après avoir détruit l’aéroport, les routes et les ponts, l’aviation de Tsahal bombardait les relais de téléphonie mobile et de chaînes de télévision – coupant les communications entre le nord et le sud – ainsi que les locaux de la radio et de la télévision Al-Manar, l’organe du Hezbollah. Par ailleurs, la flotte de guerre israélienne, qui patrouille dans les eaux territoriales libanaises, brouillait le signal de réception d’Internet au Liban. Dans le même temps, relate Asharq al-Awsat (littéralement « Moyen-Orient »), le quotidien saoudien publié à Londres, des milliers de hackers israéliens attaquaient les sites Internet du Hezbollah.

Sur ce champ de bataille virtuel, aux prolongements bien réels, il semblerait que les protagonistes luttent à armes (presque) égales. A défaut d’être soutenu par les gouvernements des pays arabes, le Liban peut compter sur les milliers de jeunes internautes qui fréquentent les nombreux cyber-cafés du Caire, de Tunis ou de Casablanca.

C’est du Maroc justement que s’est ouvert un deuxième front et qu’est partie la première salve d’e-bombing. Le 28 juin, environ 1000 sites israéliens, gouvernementaux ou privés, étaient pilonnés à coup de virus informatiques par les « Barbe rousse » des temps modernes : d’après le journal en ligne Maroc IT, « Team Evil » (l’équipe du mal), un collectif de jeunes hackers marocains, justifiait ainsi ces attaques dans un message défilant sur les sites piratés : « Tant que vous tuerez des Palestiniens, nous tuerons vos serveurs ».

La riposte ne s’est pas fait attendre. Une « escouade » de hackers israéliens, baptisée « Team Good » (l’équipe du bien – leurs « cousins » marocains leurs avaient tendu la perche), a frappé 400 sites hébergés par Omihost.com, causant des dommages sérieux puisque le serveur marocain était dépourvu de back up (sauvegarde en langage décodé) des données des clients, toujours d’après Maroc IT.
A choisir, on préfère les jeux-vidéo violents aux « jeux » non-violents susceptibles d’avoir de graves répercussions économiques.

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