Les miracles l’ostéopathie

Tout l'art de cette médecine consiste à libérer le corps de ses tensions ou blocages liés au stress, à un accident ou à de mauvaises postures... Tour d'horizon de l'étendue de ses possibilités.

La première fois que Pascale, 39 ans, mère de trois enfants, se rend chez un médecin ostéopathe, elle le fait par curiosité.

A sa grande surprise, le praticien décèle un problème de bassin dont l'origine se situe en réalité au niveau des cervicales.

Jusqu'à l'âge de deux ans, Pascale se souvient en effet qu'elle penchait toujours la tête d'un côté. Selon l'ostéopathe, c'est cette posture qui aurait entraîné une compensation au niveau du bassin.

« Depuis, j'y retourne régulièrement, pour moi ou pour les enfants. »

Malgré plus d'un siècle d'existence, l'ostéopathie suscite toujours des interrogations. On pense à une médecine douce, voire une technique de rebouteux. Pourtant, cette discipline, inventée en 1874 par un chirurgien américain, est très sérieuse. Quelque 5 000 ostéopathes exerceraient en France. Pour la plupart, des médecins, mais aussi des masseurs- kinésithérapeutes ou des ostéopathes non médecins qui se sont spécialisés.

Les médecins ostéopathes la considèrent comme une vraie médecine, avec ses diagnostics et traitements, complémentaire de la médecine traditionnelle.

Cela dit, elle peut s'avérer dangereuse. Selon une étude réalisée au CHI de Strasbourg en par le Dr Arnaud Dupeyron et le Pr Philippe Vautravers*, les auteurs parlent de 90 "accidents" en deux ans. Un chiffre qui reste malgré tout exceptionnel, mais qui montre que l'ostéopathie n'est pas une technique anodine. « Elle est efficace dans bien des cas, mais il faut être extrêmement rigoureux, draconien lorsqu'on manipule en particulier les cervicales », insiste le Pr Vautravers.

Pas de mobilité, pas de bonne santé

Il y a dix ans, Benoit se blesse au cours d'un match de basket-ball. IR médecin diagnostique une déchirure des adducteurs. Mais après six mois de pommades et de médicaments, la douleur persiste.

Un ami lui conseille alors de voir un ostéopathe. « Deux jours après, j'étais de nouveau sur le terrain ! » dit-il.

Le corps n'oublie rien des coups, chocs, blessures qu'il a reçus. Le corps les imprime, et c'est grâce à elles que l'ostéopathe peut comprendre ce qui s'est passé et agir en conséquence. Son rôle va dès lors consister en priorité à rétablir la mobilité perdue dans les membres et les organes lésés. Car il y va de votre vitalité : pas de mobilité, pas de bonne santé !

Quatre façons de manipuler

Structurelle : la plus courante et la plus ancienne. Elle s'exerce sur les muscles, tendons ligaments et articulations. Il s'agit de manipulations pas forcément douces ou des fameux "craquements" (qui ne sont en réalité qu'un bruit gazeux dans le liquide articulaire).

Viscérale : elle est complémentaire de la précédente. Elle vise à restaurer le fonctionnement de tous les organes : foie, vessie, prostate, intestins, cage thoracique, diaphragme, reins, estomac, utérus...

Fasciale : elle s'exerce sur les enveloppes musculaires, articulaires, ligamentaires et osseuses (les fascias). Elle contribue à défaire en douceur les "nœuds" de tensions. Cette technique quasi invisible est constituée de mouvements de la main presque imperceptibles. C'est, entre autres, une excellente technique pour restaurer les énergies en berne.

Crânienne : elle est considérée par les traditionnalistes comme une technique à part. Elle est cependant très utilisée chez les nourrissons, à titre préventif ou curatif. Elle permet de vérifier le bon fonctionnement de l'ensemble crâniosacré, qui peut avoir été malmené pendant l'accouchement ainsi que la bonne mobilité des viscères et des membres.

Elle peut aussi être utilisée chez des adultes pour terminer un traitement ou chez des patients qui ne supportent pas la technique structurelle.

Pourquoi consulter ?

Les affections du dos : elles constituent le premier motif de consultation : lombalgies, dorsalgies, cervicalgies, costalgies... mais aussi toutes les douleurs liées à un traumatisme important (sport, accident...). « Le plus souvent, nous arrivons en bout de chaîne. Quand tous les traitements ont échoué, médicaments, kinésithérapie, rhumatologie.. les Patients viennent nous voir », résume le Dr Leymarie.

Le stress : il est responsable de l'aggravation de nombreux troubles fonctionnels ou de leur passage à la chronicité : constipation, ulcères gastriques de stress, diarrhées, déprime, perte de vitalité... « Un jour, je reçois un homme de 50 ans, gros fumeur, décrit Philippe Sterlingot, ostéopathe. Il se plaignait de fortes douleurs et de fourmillements dans le bras. Il avait du mal à travailler et à dormir.

Ses symptômes duraient depuis six mois et s’aggravaient. Anxieux et stressé, il avait une cage thoracique rigide, peu mobile qui entraînait une compensation au niveau de la charnière du cou et du thorax... J'ai donc travaillé à libérer cette cage thoracique et rapidement, il a retrouvé un bon confort. »

Ses limites : elle ne traite pas les luxations ni les fractures. Des radiographies sont souvent prescrites avant le traitement. Encore moins les maladies cancéreuses, dégénératives, génétiques, infectieuses ou mentales. En revanche, elle peut soulager les douleurs et les tensions musculaires générées par ces maladies.

 

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