Assurance vie en ligne : la nouvelle génération qui décoiffe

Entre gestion de patrimoine et épargne digitale, les nouveaux robo-advisors apportent de la fraicheur à l’assurance vie en ligne et transgressent les codes de rémunération. Mais la riposte est en marche.

Ils s'appellent Fundshop, Advize, Yomoni, MarieQuantier, WeSave ou bientôt Evest ou Birdee : une nouvelle génération de sites Internet, qu'on appelle aussi robo-advisors, mais dont le modèle s'est recentré pour l'instant sur la souscription de contrats d'assurance vie en ligne, débarque sur le marché français. Leur particularité « Ils ringardisent presque les sites Internet qui proposent depuis 70 ou 15 ans de l'assurance vie en ligne », confie un assureur vie.

La première génération d'assurance vie en ligne comme ING Direct, Boursorama, Fortuneo, BforBank ou encore Altaproflts ou Mesplacements.fr avait déjà bousculé les codes il y a 10 à 15 ans en instituant la gratuité des frais d'entrée et des frais de gestion réduits. Ces start-up arrivent aujourd'hui avec de nouvelles promesses. D'abord, elles n'hésitent pas à transgresser les schémas habituels de rémunération : outre le 0 % de fra s d'entrée adopté d'emblée et des frais de gestion réduits grâce à une gestion basée sur les ET F, elles inventent de nouveaux modèles : FundShop s'est positionné sur l'abonnement avec plusieurs niveaux de 9€à par mois (1 € pour les CGP).

Marie Quantier propose aussi un forfait de 5,90 € par mois avec une commission de performance de 5%, en revendiquant l'absence totale de rétrocession. Un modèle sans doute venu d'outre-Manche où a fait ses classes Mathieu Hamel un de ses co-fondateurs. WeSave propose un mandat d'arbitrage à 0,70 %. Yomoni, lui, joue sur le « tout compris » à 1,6 % par an sur l'encours.

Plus proche de l'univers d'Airbnb que d'une banque privée

Ces sites promettent aussi une relation nouvelle avec l'épargnant.

WeSave veut proposer « un service proche de celui d'une banque privée » selon ses deux jeunes fondateurs qui visent une clientèle patrimoniale. Ce véritable cabinet de « CGP digital » propose à ses clients des rendez-vous physiques à leur agence parisienne, mais aussi en visio-conférence, par tchat, par téléphone ou par mail a tout moment de la journée. Une photo de son conseiller attitré apparait à chaque échange par mail on est plus proche de l'univers Airbnb que de celui d'un CGP ou d'une banque privée !

Marie Quantier promet d'offrir « pour la première fois la possibilité de comprendre et de suivre l'environnement économique et financier qui sous-tend les recommandations d'investissements ». Ainsi, au lieu de parler de tendances économiques, il parle de « méteo des marchés », les obligations d'Etats sont symbolisées par des éléphants et les obligations court terme, des tortues...

Quant à Yomoni qui veut démocratiser la gestion de fortune, il fait de la publicité dans le métro. Bâtis sur une idée de « self-service » de l'assurance vie combinant interface conviviale et transparence sur la rémunération, de nombreux sites se bousculent au portillon : pas encore opérationnel, le site Evest qui devrait se lancer dans les semaines à venir, promet un « tarif imbattable » avec 1 % sur les encours et met déjà en avant « l'assurance vie nouvelle génération ».

Birdee de Gambit Financia Solutions pourrait franchir la frontière belge...

Mais les acteurs en ligne ont déjà réagi : ING Direct a lancé une application mobile baptisée « coach épargne » ; Assurancevie.com propose depuis plusieurs mois des allocations conseillées avec Lyxor pour les ETF ou Lazard Frères Gestion pour des fonds plus classiques ; Saxo Banque devrait sortir un outil d'allocation automatisé d'ici la fin de l'année..

Du côté des CGP, on prépare aussi la riposte : le président de Cyrus Conseil, Meyer Azogui qui intervenait en mars lors d'une conférence du cabinet Périclès sur le digital, a reconnu la « valeur ajoutée de ces robo-advisors » tout en indiquant qu'il fallait « améliorer l'expérience client ».  Cyrus Conseil travaille ainsi à une application mobile qui devrait proposer l'agrégation des comptes, un coffre-fort numérique ou des services annexes comme l'achat de devises. Contraint de sladapter, le marché de l'assurance vie en ligne devrait prendre un sacré coup de jeune dans les mois à venir...

Une réaction à Assurance vie en ligne : la nouvelle génération qui décoiffe

  • Félicitations, un blog très sensé.

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